Société Mycologique du Périgord
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CLASSIFICATION ET REPRODUCTION DES CHAMPIGNONS La classification des champignons distingue aujourd’hui deux grandes lignées : les Eumycètes (Eumycota) ou vrais champignons les Pseudomycètes (Pseudomycota) ou pseudo-champignons. Ces derniers, apparentés à des algues, ne sont plus considérés comme des champignons. Bien sûr les champignons ne sont plus classés parmi les végétaux et le groupe des Eumycètes est d’ailleurs plus apparenté aux animaux qu’aux plantes. En effet, et entre autres, comme certains animaux (les insectes, les crustacés …) les Eumycètes utilisent la chitine pour renforcer leurs parois squelettiques. Les mycologues ont été conduits à appeler Dikarya les champignons supérieurs, du grec di, « deux » et karyon, « noyau », puisque les champignons supérieurs dérivent d’un ancêtre commun ayant acquis une cellule à deux noyaux. Les analyses ADN ont aussi permis de diviser les vrais champignons (Eumycètes) en deux grands groupes, les champignons dits « inférieurs » et les champignons dits « supérieurs ». Les champignons supérieurs se répartissent en deux grandes lignées, les ascomycètes et les basidiomycètes. Un ascomycète : Disciotis venosa (Pezize veinée) Un basidiomycète : Lepista nuda (Pied bleu) Lors de nos cueillettes, ce que nous ramassons n’est pas en réalité le champignon mais uniquement le carpophore (ou sporophore) qui ne constitue que la partie visible du champignon. Scientifiquement, le champignon est constitué du mycélium et d’un carpophore (ou sporophore). Ce dernier peut prendre des formes très variées (coupe, buisson ramifié, boule, étoile…), mais il est le plus souvent composé d’un pied (ou stipe) et d’un chapeau. On peut comparer de façon très imagée un champignon avec un pommier : le mycélium correspondrait aux racines, au tronc, aux branches et aux feuilles le carpophore (ou sporophore) correspondrait au fruit. Megacollybia platyphilla : les filaments du mycélium anastomosés bien visibles sur ces 3 photos forment des rhizomorphes Un champignon supérieur appartenant aux basidiomycètes est composé d’un mycélium et le plus souvent, d’un pied et d’un chapeau., mais les exceptions ne sont pas rares (tremelles, clavaires, croûtes…). Le mycélium est l’appareil végétatif du champignon. Il est constitué de cellules allongées appelées hyphes (si elles sont cloisonnées) ou siphon (si elles ne sont pas cloisonnées). Le mycélium est bien sûr un organe souterrain. Lorsque les conditions sont favorables, des phénomènes de reproduction peuvent intervenir. Pour se disséminer, les champignons produisent des spores (reproduction sexuée) ou des conidies par fragmentation du mycélium (reproduction asexuée) Le pied est parfois porteur d’une ornementation telle qu’anneau ou cortine par exemple. Les spores des champignons sont produites par l’hyménium qui est la couche formée par des éléments producteurs de spores. L’hyménium peut être interne (lycoperdon, scléroderme), externe non protégé par un chapeau (pézize) ou encore externe protégé par un chapeau (amanite, agaric, bolet, etc). Comme nous l’avons vu plus haut, les champignons supérieurs sont divisés en ascomycètes et basidiomycètes. Quelles sont les différences principales entre ces deux lignées ? - Hyménium des ascomycètes Les spores sont formées à l’intérieur de cellules spéciales appelées asques. Il y a le plus souvent 8 spores dans un asque. En général, il présente la forme d’une massue. À maturité le sommet de l’asque s’ouvre et les 8 spores sont projetées hors de l’asque. Exemple chez Helvella atra (grossissement x1000) : Exemple chez Peziza vesiculosa : (asque plié contenant 8 spores) (asques avec spores x1000) - Hyménium des basidiomycètes Les spores sont formées à l’extérieur de cellules spéciales appelées basides. En général, il y a 4 spores par baside. Ces spores sont attachées par 4 petits pédoncules appelés des stérigmates. A maturité, ces spores se détachent des stérigmates et tombent au sol après avoir été très violemment éjectées. Les basides sont souvent entremêlées de cellules stériles appelées cystides. Exemples chez Pluteus cervinus (grossissement x1000) : Spores et basides avec stérigmates Pleurocystide et basides Basides avec spores en formation Reproduction des champignons a) Le basidiomycète On peut considérer que la naissance du champignon survient lors de la germination d’une spore qui produit un filament mycélien appelé mycélium primaire. Les cellules y renferment un seul noyau à n chromosomes. Ce mycélium primaire va se développer dans le substrat. Quand les conditions sont favorables (substrat et/ou conditions pédo-climatiques, température, humidité … ) la reproduction pourra intervenir. Pour se multiplier, les champignons produisent des spores (reproduction sexuée) ou des conidies (spores spécifiques) par fragmentation du mycélium (reproduction asexuée). Dans ce dernier cas, il en résultera un clonage des individus. Lorsqu’il s’agit d’une reproduction sexuée, il faut d’abord que deux mycéliums primaires de polarité différente (on ne parle pas de sexe dans le cas des champignons) fusionnent pour former un mycélium secondaire. Ce mycélium secondaire présente des cellules à deux noyaux. C’est sur ce mycélium que se développera un carpophore (ou sporophore) sur lequel apparaîtront les basides. Ce n’est que dans ces cellules fertiles que se terminera la reproduction par la fécondation et donc fusion des noyaux qui donne un noyau à 2n chromosomes. La fusion des noyaux (2n chromosomes) est immédiatement suivie d’une division avant la formation de spores qui sont haploïdes (n chromosomes). Les spores vont aussitôt se détacher des stérigmates de la baside et un nouveau cycle pourra engendrer un mycélium primaire. b) L’ascomycète Le mode de reproduction est identique mais dans ce cas, les spores sont expulsées des asques. Texte : Marie-Thérèse et Claude Boudart Références bibliographiques : Champignons de France et d’Europe occidentale Marcel Bon (Arthaud) Introduction à la Mycologie Bernard Clesse et Jean-Jacques Cuvelier (Edition CNB) Guide des champignons de France et d’Europe Régis Courtecuisse et Bernard Duhem (Delachaux et Niestlé) Le guide des champignons (France et Europe) Guillaume Eyssartier et Pierre Roux (Belin) Les champignons redécouverts Philippe Silar et Fabienne Malagnac (Belin) Illustrations à partir de photos de : Marie-Thérèse et Claude Boudart Alain Coustillas
Lepista nuda Marasmiellus candidus Lactarius zonarius Boletus edulis Hygrocybe psittacina Clathrus archerii Ramaria stricta Hericium erinaceus Scutellinia crinita Hemipholotia populnea Mycena haematopus Morchella esculenta